10/29/2016

Cahier - Pontalis

Credit photo : JiSun LEE / 2016.08.01 / Paris

« Cahier privé » : privé de quoi ? J’ai d’abord assimilé privé à intime, destiné à moi seul. […] Ce sont des notations écrites à la hâte, au courant de la plume, non élaborées, privées de ce que seul le travail pourrait éventuellement leur conférer de densité. Travail ne signifie pas pour moi labeur, mais évoque plutôt travail du rêve, travail du deuil, ce qui opère en soi, vous travaille tout un temps à votre insu.

Je me souviens que, lorsque j’ai acheté le premier de ces cahiers, voici dix ans, c’était dans une intention bien précise : me constituer un aide-mémoire.

Une année efface l’autre, un jour efface le précédent ! Maintenant c’est plus simple : quand je suis devant un de mes innombrables creux de mémoire (je préfère creux à trous), j’ouvre un de mes cahiers, j’ai la réponse.

- J.-B. Pontalis, En marge de jours, folio, p24-26