11/19/2016

2016.11 : Sur la photographie (사진에 관하여)

Photo credit : JiSun LEE / 2016.04.16 / Paris>Geneva

사진에 관하여.

우리가 인지하는 세상은 실제로 존재하는 세상과 같기도 다르기도 하다. 피부의 접촉으로 느껴지는 물체가 생김새와는 다른 인상을 남기듯, 우리가 바라보는 것은 실제로 존재하는 것들이 빛의 반사로 눈을 통해 지각된 하나의 ()이다. 우리는 모양을 존재의 모습으로 여기고, 다양한 형상들이 모여 우리가 익숙히 알고있는 세상의 모습이 된다.

눈을 뜨고 있는 동안에도 감고 있는 동안에도 동공은 하염없이 움직인다. 눈꺼풀이 활짝 열여있을 때에는 온갖 윤곽과 색을 담은 빛을 받아들이고, 눈꺼풀이 무겁게 내려와 있는 동안에는 기억과 상상이 한데 모여 그려내는 꿈의 무대를 바라본다. 바쁜 눈을 잠시 적셔주기 위해 눈을 깜빡 하는 동안에도 세상에는 가만히 멈추어 없는 움직임으로 가득하다.  
보이지 않는 바람이 머리 나뭇가지를 흔들어 나뭇잎의 속삼임을 전하고, 손가락 사이 커피의 향을 코밑으로 전한다. 이렇듯 하나의 현상은 서로 다른 현상과 지각으로 이어지고, 지각되는 세상과 지각하는 사람을 연결한다.

보이는 만큼 보고, 들리는 만큼 들어가며 살아가는 우리는 발걸음의 속도만큼 빠르게 지나가는 수많은 삶의 장면을 지나간다. 속에서 주인공이 되기도 하고, 풍경 속에 녹아들어 다른 주인공들의 배경이 되기도 한다
유명한 관광지 앞에서 멀뚱히 서서 사진을 찍는 것은, 그곳에 내가 다녀갔다는 증거를 남기기 위함이기도, 삶의 장면을 기록하기 위함이기도, 다른 생각없는 습관 혹은 집착의 행동이기도 하다. 때론 같은 풍경에 같은 구도로 얼굴마저 비슷한 사진들을 남기는 우리의 모습은 우스꽝스럽기도 하지만, 사진은 모든것이 꿈이 아니였다고 확인해줄 있는 가장 손쉬운 기억의 증거자료이다

상상으로도 보지 못한 장면, 혹은 미쳐 담지못하고 놓쳐버린 이야기. 사진 속에는 내가 보았던 그때 풍경뿐 아니라 그냥 지나쳐버린 상황의 흔적들이 네모난 안에 담긴다. 오늘날 사진은 손가락의 움직임으로 해결되는 디지털 세상의 가장 익숙한 도구나 자료가 되기도 하고, 가장 쓸모없고 잊혀지기 쉬운 쓰레기 정보가 되기도 한다. 먼지가 섞인 회색빛 하늘아래 수많은 사람들로 뒤덮힌 관광지는 푸르른 사진 속에서 훨씬 아름답고, 분위기 있는 정사각형 틀안에서 지어보이는 미소는 실물로 보기가 어렵곤 하다.

그래서 혹은 그럼에도 불구하고 사진을 찍는다. 개인적인 역사를 담아내고, 정보를 기록하고, 눈앞에 마주하는 아름다움을 네모의 틀에 보관하고, 다른 창작의 자료로 삼고, 지금의 상황을 공유하고, 한때의 기억을 불러낸다. 오늘날의 메모리카드는 무의식의 방과 같아서 어딘가 기록된 기억들을 한가득 담고 가라앉아서 언젠가 다시한번 빛의 화면에 띄워질 날을 기다린다. 빛으로 기록된 사진은 깜깜한 검은방에서 잊혀진 것들과 함께 기다리다가 이야기를 한가득 품고 빛의 세상으로 나온다

Photo credit : JiSun LEE / 2016.04.17 / Geneva

Sur la photographie.

Le monde qu’on perçoit est à la fois similaire et différent au monde qui existe réellement. Comme l’objet touché par les mains donne une impression autre que celui vu par les yeux, ce qu’on voit est une image réalisée à partir de la lumière reflétée. Nous la croyons comme l’image de l’objet, et l’ensemble de telles images figurent le monde qu’on connaît habituellement.

Les yeux tantôt ouverts, tantôt fermés, les pupilles ne s’arrêtent pas de bouger. Elles reçoivent la lumière contenant une multitude de silhouettes et de couleurs lorsque les paupières s’ouvrent, puis pendant que le volet reste fermé, elles contemplent le rêve où se réunissent des souvenirs et imaginations. Au moment même du clignotement qui les arrose, le monde est plein de mouvements continus.
Le vent invisible ébranle la branche d’arbre au-dessus de la tête, transmet le chuchotement des feuilles autour des oreilles, et souffle le parfum du café tenu dans les doigts jusqu’à l’entrée du nez. Ainsi, un phénomène s’enchaîne à un autre, en liant le monde perçu et l’homme percevant.

Regardant ce qu’on peut voir et écoutant ce qu’on peut entendre, nous suivons d’innombrables scènes de vie qui se passent aussi rapidement que nos pas. Des fois on se retrouve comme héros à l'intérieur, ou comme un élémentaire du fond derrière d’autres héros et héroïnes.
Photographier devant un monument connu, c’est probablement pour laisser la preuve de sa présence au lieu, pour enregistrer une scène de sa propre vie, ou bien, pour répondre à une habitude commune sans motivation particulière. De temps en temps, on le trouve drôle de photographier des mêmes paysages avec une composition banale et avec des visages tous pareils. Pourtant, la photographie est certainement le moyen le plus facile de laisser la trace de la mémoire, qui puisse prouver son vécu réel.

Une scène qu’on n’a jamais imaginée, ou une histoire à côté de laquelle on est passé. Dans son cadrage rectangulaire, la photographie porte non seulement ce qu’on a vu à ce moment-là, mais aussi toutes les petites traces de situation qu’on a dû ignorer. Dans le monde digital où le doigt contrôle des milliers de fonctions, elle est l’outil et le matériel les plus accessibles, alors qu’elle devient aussi le déchet d’informations inutiles et facilement oubliées. Le paysage est souvent plus beau dans sa reproduction avec le ciel bleu éclatant que dans sa réalité couverte de poussière grise et de touristes perdus. Et le sourire encadré dans l’image carrée avec de belles décorations n’est pas facile à retrouver en réel.

Ainsi, ou bien, malgré tout, on prend des photographies. On écrit des histoires personnelles, enregistre des informations, conserve quelques beautés rencontrées dans le cadre rectangulaire, collectionne des matières pour d’autres créations, partage des situations actuelles, évoque des souvenirs du passé. La carte mémoire est donc comme la chambre de l’inconscient aujourd’hui. Elle contient des souvenirs gravés quelque part, reste immergée en attendant le moment de se remettre au jour. L’image dessinée à la lumière, la photographie attend dans la salle noire avec tout ce qui est oublié, puis sort dans le monde lumineux avec tant d’histoires conçues dedans. 


                            photo- : φωτoς, photos : lumière, clarté : 빛, 밝음
                            -graphie : γραφειν, graphein : peindre, dessiner, écrire : 그리다, 기록하다