11/18/2016

Fenêtres - Pontalis

Photo credit : JiSun LEE / 2016.11.17 / Paris

Fenêtres
Jean-Bertrand Pontalis
folio, éditions Gallimard, 2000

Fenêtre, toi, ô mesure d’attente
tant de fois remplie,
quand une vie se verse et s’impatiente
vers une autre vie.

Toi qui sépares et qui attires, 
changeante comme la mers, -
glace, soudain, où notre figure se mire
mêlée à ce qu’on voit à travers ;

échantillon d’une liberté compromise
par la présence du sort ;
prise par laquelle parmi nous d’égalise
le grand trop du dehors.

-Rainer Maria Rilke

La Fenêtre
p16) Je pourrais retracer les étapes de ma vie comme une succession de fenêtre qui s’ouvrent : …
Ma “topique” subjective est à la fois celle des fenêtres ouvertes et de la chambre à soi.

Ce qui, un temps, s’impose à moi
p29) Ca me vient d’où? Les sources, le plus souvent inconnues de soi, sont multiples. La moins difficile à identifier : quelque chose s’est ouvert, qui pourrait bien aussitôt se refermer, au cours d’une séance. Une fenêtre, une brèche dans le mur, un rayon de lumière filtrant à travers un volet clos, une de ces intuitions, avec son caractère d’évidence, comme le rêve en offre parfois - “C’était dont ça!” -, suite à ce qu’elle se volatilise au réveil.

La tête et la chambre
p35) “Le rêve est une hallucination qui ne rend pas fou.”
“Les rêves, c’est quand ça reste dans la tête, les cauchemars, c’est quand ça vient dans la chambre.”
Le cauchemar : une hallucination qui rend fou.
Le dedans est dehors.
p36) La tête : une chambre elle aussi, mais une chambre intérieure.

Se soigner
p123) J’ouvre une minuscule fenêtre intérieure. C’est d’abord une question : qu’est-ce qui fait que je me ferme ainsi, que je les éloigne, les repousse, que j’envisage sans y croire de me délivrer une fois pour toutes de cette fichue psychanalyse?

p.125) Aujourd’hui rien de tel. J’étais moi, rien que moi. Une monade sans portes ni fenêtres. Hostile face à tout ce qui aurait pu troubler une autosuffisance.